Chine – Epoque QIANLONG (1736 – 1795)
Vase de forme balustre en porcelaine émaillée polychrome sur la couverte de fleurs de lotus dans leur feuillage parmi les huit symboles bouddhiques (bajixiang) sur fond rubis. Le col orné d’une frise de lingzhi sur fond vert pomme, la partie inférieure ornée d’une frise de pétales de lotus stylisées polychrome. Au revers de la base, la marque à six caractères en zhuanshu de Qianlong. (Fond percé, fêlure au col, rayures et petits sauts d’émaux). H. 32,3 cm.Les empereurs de la dynastie Qing, établie en 1644, entérinent une nouvelle ère de production artistique, notamment dans le domaine de la céramique. Ils vouent un intérêt véritable à l’art de la porcelaine, que l’empereur Qianlong (1735 -1795) portera jusqu’à son plus haut degré de technicité et de sophistication.
Le travail des émaux polychromes sur porcelaine se développe rapidement à cette époque : de nouveaux émaux sont apportés d’Europe par les missionnaires jésuites, ainsi que des émaux sur cuivre qui vont être une source d’inspiration pour les artisans. Les ateliers chinois savaient déjà travailler la porcelaine et les émaux, et ces émaux européens vont apporter une plus grande variété de couleurs, ainsi que la possibilité de nuances plus nombreuses et de gradations complexes. L’émail rose est découvert par Andreas Cassius, de Leyde, vers 1670 et introduit en Chine aux alentours de 1720. Il est obtenu à partir d’un précipité d’or (chlorure d’or), et sera donc l’une des couleurs les plus précieuses, même lorsque son procédé sera par la suite maitrisé par les ateliers impériaux, et produit en Chine. Cette couleur, qui donne les fonds rubis profonds, est rare et met en valeur le travail subtil des autres émaux utilisés pour le décor de ce vase.
Celui-ci est orné de délicates fleurs de lotus et d’hibiscus s’épanouissant dans les rinceaux, parmi lesquels on retrouve les bajixiang , huit symboles bouddhiques. Le parasol représente la protection, la paire de poissons symbolise le félicité conjugale, la roue du dharma est un symbole de la connaissance, la conque représente les pensées du Bouddha, le noeud infini symbolise l’harmonie, la bannière est celle de la victoire de l’enseignement du Bouddha sur l’ignorance, le vase de trésors est un symbole de richesses et la fleur de lotus la pureté et l’éveil. Combinés, ce sont des vertus bouddhiques et des symboles de bon augure apportant la paix à celui qui regarde.Adjudication : 140.000 €
30 septembre 2017 Hôtel des ventes de Laval – Hiret Nugues LAVAL