Le cabinet est créé par André Portier, au sein de la Société Henri Portier et Cie, spécialisée depuis le XIXe siècle dans l'importation de soie d'Extrême Orient. Henri, son père, collectionnait des objets d'art dont une partie fut vendue à l'Hôtel Drouot les 21, 22 et 23 janvier 1902. André Portier participe comme expert aux ventes de grandes collections telles que Haviland, Gonse, Corbin, Migeon, Vever, Vignier, Manzi et Vitta, aussi bien dans l'art d'Extrême Orient que d'Océanie, africain et précolombien, en collaboration avec des commissaires Priseurs tels Lair-Dubreuil, Baudoin, Flagel et Etienne Ader.

Guy Portier, qui s'était occupé jusqu'alors du département de la soie de la société familiale, libéré de ses obligations militaires, remplace son père alors emprisonné. André Portier disparaît en 1963. Le cabinet se focalise petit à petit sur l'art d'Extrême-Orient, l'estampe japonaise étant une des passions de Guy Portier. Il sera, avec son fils Thierry, l'expert des mythiques ventes d'estampes de la collection Levéel qui auront lieu en 1979 et 1980. En 1967, Guy Portier inclut pour la première fois dans un catalogue une liste d’estimations des objets mis en vente ce qui révolutionne la façon d’aborder les ventes aux enchères.

Thierry Portier rejoint le cabinet en 1973, alors que le marché de l'art japonais est en plein essor. Il s'occupe entre autres des ventes des collections Corbin, Lichtenberger et Rouvière. Il se consacre également à la dispersion des collections d'objets chinois du Docteur Maurin, Hussein Pacha et de la collection de laques et de porcelaines de Monsieur et Madame Robert de Strycker. La Corée est également à l'honneur avec la vente de la collection de Monsieur et Madame Mallet, ancien ambassadeur français en Corée. Guy Portier disparaît en 2005. Thierry Portier est nommé expert honoraire près la Cour d'Appel de Paris, et expert au Syndicat Français des Experts en Œuvres d'Art et de Collection (SFEP).

Alice Jossaume, sinologue de formation, intègre le cabinet en 2004. Elle expertise entre autres les collections Lefebvre D'Argencé, Moreau, Lecuir, de Strycker ou de Semallé. La dispersion de ces collections marque le marché de l’art asiatique parisien : une rarissime aiguière en laque tixi de la collection de Strycker (2007) est ainsi adjugée 1,35 M d’euros. En 2016, elle expertise un exceptionnel sceau de l’empereur Qianlong, dont l’adjudication reste à ce jour la plus haute adjudication de l’histoire de Drouot pour un objet asiatique : 21 Millions d’euros (frais compris). L’estampe d’Utamaro, l’Amour caché, provenant de la collection Portier a été adjugée 744.000 € (frais compris), record du monde pour l’artiste en 2016. Elle est à l’origine d’un regroupement des ventes d’objets asiatiques à Drouot lors d’une semaine de l’Asie à Paris, un des temps forts de l’année pour les clients du monde entier. En 2013, elle devient associée au sein du Cabinet Portier, puis en 2016 Thierry Portier prend sa retraite, et elle assume alors la direction du cabinet.

En 2022, Alice Jossaume reprend le Cabinet Portier et en devient présidente.