The lots we appraised
- Lot n° : 2
Suzuki Harunobu (1725-1770)
Chuban tate-e, Couple en confidence. Signé Suzuki Harunobu ga. 1767. Dim. 27,2 x 20,7 cm
Au premier coup d’œil, le spectateur amateur pourrait voir deux jeunes femmes en confidences. Cependant, la personne sur la droite est un jeune homme, reconnaissable à la zone tondue de son crâne, et à son chignon noué vers l’avant. Ce dessin fait sûrement référence à la scène d’ouverture de la pièce Shinjū Ten no Amijima qui met en scène la tragique histoire d’amour de Koharu, jeune prostituée et de Kamiya Jihei, le marchand de papier, qui est marié à Osan. Dans une lettre, Osan exhorte Koharu à ne plus voir son mari. Après de nombreux échanges, les deux amants sont finalement contraints de rompre et se renvoient à contrecœur leurs anciennes lettres d’amour. Le morceau de papier dans le pli du kimono de l’homme fait allusion à ces lettres. La pièce se termine, sans surprise, par un drame et la mort, comme le suggère le titre.
Ce tirage figuré dans l’exposition The Riddles of Ukiyo-e. Women and Men in Japanese Prints 1765-1865, Japan Museum SieboldHuis, Leiden, 2023. Reproduit dans le catalogue d’exposition, p. 18-19
Références:
Un exemplaire similaire conservé au British Museum, Londres, Museum number 1937,0710,0.13
Estimation 6.000/8.000 Euros
- Lot n° : 25
Kitagawa Utamaro (1753-1806)
Oban tate-e, de la série Sugatami shichinin keshō (姿見七人化粧), Sept Femmes se Maquillant Devant un Miroir en Pied, planche Naniwaya Okita. Fond micacé. Signée Utamaro ga, éditeur Tsutaya Jūzaburō (Kōshodō) , cachet de censeur kiwame. Cachet de collectionneur de Wakai Kenzaburō et cachet W. S. 1792–1793. Dim. 36 x 23,9 cm
Cette jeune femme observant le reflet de son visage dans le miroir peut être identifiée comme Okita, la célèbre serveuse de la maison de thé Naniwaya, du fait de ses traits du visage reconnaissables telle la légère courbe de son nez et du môn à la fleur de paulownia visible sur sa robe. Selon certaines sources, la devanture de la maison de thé Naniwaya était souvent remplie de monde car l’on traversait tout Edo afin d’admirer sa beauté. Les rues d’Edo contenaient de nombreuses maisons de thé offrant des rafraîchissements aux voyageurs. Dans la plupart des estampes d’Utamaro, Okita est représentée portant un plateau rempli de tasses de thé. Cette estampe représente la jeune femme d’une manière plus intime : la composition avec le miroir permet de la voir de face et de dos, découvrant sa nuque, considérée comme une partie sensuelle du corps, et d’apprécier ainsi sa célèbre beauté.
Bien que le titre de la série fasse référence à sept planches, seul ce tirage est connu à ce jour.
Références :
Ce tirage a figuré dans l’exposition The Riddles of Ukiyo-e. Women and Men in Japanese Prints 1765-1865, Japan Museum SieboldHuis, Leiden, 2023. Reproduit dans le catalogue d’exposition, p. 44-45
Un tirage similaire conservé au Tokyo National Museum, n°A-10569-1847
Estimation 70.000/100.000 Euros
- Lot n° : 126
Hashiguchi Goyō (1881-1921)
Dai oban tate-e, Keshō no onna (化粧の女), Femme se Maquillant. Fond micacé. Signé Goyō ga et sceau de l’artiste. Graveur Takano Shichinosuke. Imprimeur Somekawa Kanzō. Auto-édition. Daté Taisho 7 (1918). Dim. 55,3 x 39,3 cm
En 1915, Goyō travailla brièvement avec Watanabe mais mécontent du résultat, il décida d’auto-éditer son travail à l’avenir. Il supervisa chaque étape de la réalisation, et travailla avec les meilleurs graveurs et imprimeurs de l’époque. Goyō choisit aussi avec soin ses matériaux, résultant en des estampes d’une superbe qualité, dont cette estampe est un bel exemple.
Références :
Ce tirage reproduit dans : Uhlenbeck, Dwinger, Ouweleen, Shin hanga: Les Estampes Modernes du Japon 1900-1960, Éditions Hazan (2022) p. 42
Tirages similaires reproduits dans :
Tokyo Shinbun, Hashiguchi Goyō-ten (1995) p. 75
Iwakiri Shinichiro e.a. , Hashiguchi Goyo ten – Exhibition of Hashiguchi Goyo. Seitan 130 nen – 130 anniversary (2011) p. 139
Reigle Newland, Hamanaka, The Female Image: 20th Century Prints of Japanese Beauties (2000) p. 40
Uhlenbeck, Reigle Newland, de Vries, Waves of renewal: modern Japanese prints, 1900 to 1960 (2016) p.116
Mirviss, Uhlenbeck, Reigle Newland, Jansen and Herwig: Printed to Perfection. Twentieth-century Japanese Prints from the Robert O. Muller Collection (2004) p.61Un exemplaire similaire conservé au Museum of Fine Arts, Boston, Accession number 35.1952
Estimation 15.000/20.000 Euros
- Lot n° : 140
Kawase Hasui (1883-1957)
Oban tate-e de la série Tōkaidō fūkei senshū (東海道風景選集) Vues Choisies de la Route du Tōkaidō, planche Shinagawa (品川). Signé Hasui avec sceau Sui. Éditeur Watanabe Shōzaburō. Mars 1931. Dim. 39,1 x 26,4 cm
La production des vingt-six Vues Choisies du Tōkaidō s’est étalée de 1931 à 1947, soit la période la plus longue de toutes les séries de Hasui. Le Tōkaidō comprenait cinquante-trois stations et il est peu probable que la série de Hasui les ait toutes représentées ; d’ailleurs, des lieux représentés, tous n’étaient pas de véritables stations de Tōkaidō.
Dans son catalogue de vente de 1936, l’éditeur Watanabe Shōzaburō écrit : « Il est voulu que ces étapes du Tōkaidō actuel, qui nous procurent une sensation agréable, soient progressivement publiées, quand l’artiste en aura l’envie et qu’il sera sur le chemin du voyage ».
Références:
Brown et al. Kawase Hasui: The Complete Woodblock Prints (2003), p.398, no. 218
Estimation 1.500/2.000 Euros
- Lot n° : 148
Yamamura Kōka (Toyonari) (1885-1942)
Oban tate-e, Odori Shanhai Nyū Karuton shoken (踊り上海ニューカルトン所見), Danse à l’Hôtel New Carlton, Shanghai. Fond micacé argent. Daté 1924. Dim. 41,5 x 28,4 cm
Bien que Yamamura Koka soit principalement connu pour ses impressionnants portraits d’acteur, il a également excellé dans d’autres genres comme celui des fleurs et oiseaux, des natures mortes, des paysages et dans la représentation de scènes de la vie urbaine. Cette estampe s’inspire d’une de ses peintures intitulée “New Carlton” (Nyū Karuton) qui fut exposée en mars 1924, juste avant la publication de l’estampe, lors de la Nihon Bijutsuin Shisaku Tenrankai (Exposition d’œuvres de l’institut d’art du Japon), tenue dans le grand magasin Mitsukoshi.
Cette estampe irradie de modernité : quatre couples dansent et deux jeunes femmes à la mode sont assises dégustant des cocktails et portant des robes à l’occidentale et un carré court. Le fond poudré de mica rajoute au caractère précieux de ce tirage, considéré comme le premier à représenter des femmes modernes (“moga”).
Références :
Tirages similaires reproduits dans :
Uhlenbeck, Dwinger, Ouweleen, Shin hanga: Les Estampes Modernes du Japon 1900-1960, (2022), p. 151
Reigle Newland, Hamanaka, The Female Image: 20th Century Prints of Japanese Beauties (2000) p. 91
Uhlenbeck, Reigle Newland, de Vries, Waves of renewal: modern Japanese prints, 1900 to 1960 (2016) p.178
Marks: Seven Masters. 20th Century Japanese Woodblock Prints from the Wells Collection (2015) p. 70
Un tirage similaire conservé au Museum of Fine Arts, Boston, accession number 2006.1157.
Estimation 3.500/4.500 Euros
Audap & Associés
Paris
Vente de la collection d’estampes japonaises de René Scholten.
Le Cabinet Portier & Associés, en association avec Audap & Associés, a le plaisir d’annoncer la mise en vente d’une partie de la collection personnelle d’estampes de René Scholten le 16 octobre 2024 à Drouot, Paris.
Vente le mercredi 16 octobre 2024 à 14h, Drouot, salle 2.
Exposition publique à Drouot, les 14 & 15 octobre 2024 de 11h à 18h et le matin de la vente de 11h à 12h.