Saïto Kiyoshi (1907-1997)
Estampe oban yoko-e de la série Aizu no fuyo (hiver à Aizu), sans titre. Personnages et pavillons sous la neige. Signé au crayon Kiyoshi Saito et sceau en japonais Kiyoshi. Imprimé par Suri Ikegami.
Dimension : 298mm x 420mm.
Saito Kiyoshi est un artiste très en vogue en occident dans les années 50 et 60, à la charnière entre l’esthétique orientale et l’influence européenne.
Né en 1907 à la préfecture de Fukushima, il déménage ensuite en 1932 à Tokyo où il étudie la peinture occidentale à l’Institut de peinture Hongo. Après avoir travaillé la peinture à l’huile, il s’initie à l’estampe qui deviendra à partir de 1937 sa principale activité. Il réalise dès 1938 la série Aizo no fuyo, suite de scènes et de paysage des lieux de son enfance. En 1943, il rencontre Onchi, qui l’introduit comme membre de la Nihon-Sosaku-Hanga-Kyoka (association de l’estampe créative japonaise), dirigée par Yamamoto Kanae. Ce courant utilise l’estampe comme un véritable moyen d’expression dans lequel l’artiste maîtrise seul toutes les étapes de la création. Fortement influencé par des artistes européens comme Gauguin, Münch et Henri Rivière, ils abandonne la ligne pour une juxtaposition de blocs de couleurs ; D’autre part, la texture du bois est peu visible et la couleur délavée est peu incrustée dans le papier.
Il expose à Tokyo à la fin de la guerre avec Uni-ichi-Hiratsuka et Hide Kawanishe et vend sa première œuvre. En 1951, il reçoit le premier prix à la Biennale de Saô-Paulo et connaît un grand succès aux Etats-Unis et en Europe.
Cette estampe représentant un paysage d’hiver de sa région natale est représentative de ses débuts artistiques. Par la suite, son style s’épure, marqué par l’influence de Mondrian : les textures s’épaississent et les couleurs sont posées en larges aplats ; ses sujets se diversifient des thèmes bouddhiques jusqu’aux vues de Kyoto, reconnues comme l’apogée de son art. Avec un production abondante et étonnante par sa diversité thématique et technique, tout au long de sa vie, Saïto Kiyoshi a recherché le moyen d’exprimer l’essence même de la nature.
Bibliographie : – Modern Japanese Prints 1912-1989. Woodblocks and Stencils par Lawrence Smith, Cross River Press, 1994. – Catalogue de l’exposition « Regards d’acteurs : Natori Shunsen », Galerie Tanakaya, Automne Asiatique à Paris, 2001
Vente Piasa du 12 mars 2004
Adjugé 2.000 €