Bouddha de Dali
 

 

Bouddha de Dali

Statuette de bouddha en bronze doré, assis en padmasana sur le lotus, les mains en bhumisparsa mudra.
CHINE, Royaume de Dali – XIIe siècle
H. 28 cm

 

A l’époque néolithique, des êtres humains vivaient entre la vallée du lac Erhai et les monts Cangshan, dans l’actuelle province chinoise du Yunnan. Depuis que l’empereur HAN WUDI envoya des émissaires dans cette région, et établit une commanderie en 109 av. J.-C., région, Dali fut rattaché à la Chine. Le chef de la tribu Mengshe, Piluoge, unifia six tribus locales et établit le premier royaume : Nanzhao en 738 ap. J.-C. Deux siècles après, le général de l’ethnie Bai, Duan Siping, fonda le royaume de Dali (Dablit guaif en langue Bai), qui fut dirigé par 23 rois successifs jusqu’en 1253, où l’empereur mongol Kūbilaï Khān s’empare du territoire, durant 316 ans.

En tant que royaumes d’un peuple minoritaire, situés au sud-ouest et éloignés du centre cultural, les royaumes de Nanzhao et de Dali furent toujours les états vassaux de la dynastie Tang et de la dynastie Song pendant 604 ans. Le bouddhisme vajrayāna fut la religion d’état exclusive, un roi du royaume de Nanzhao construisit environ 3800 temples, l’autre commanda 800 sculptures bouddhistes en or ; sous le régime du royaume de Dali, plusieurs rois de Dali fondirent plus de dix mille sculptures bouddhistes et neuf rois abdiquèrent la couronne et devinrent des moines. Comme dit un livre du 14è siècle : (à Dali) Que l’on soit riche ou pauvre, toutes les familles ont des niches bouddhistes ; que l’on soit âgé ou jeune, tout le monde porte un chapelet.

La grande majorité des statuettes de bouddha de Dali sont en petite dimension, la hauteur est généralement inférieure à 10 cm, les modèles de plus de 20 cm sont assez rares. Les statuettes de bouddha ont souvent des protubérances sur la tête, sans couronne, comme celle-ci. La plupart des statuettes de bouddha de Dali sont assises sans socle, les yeux mi-clos, légèrement souriantes, elles ont souvent un visage d’êtres humains, certaines même penchent un peu vers l’avant, ce qui donne une véritable impression affable. Cela différencie clairement les statuettes de bouddha de Dali et celles des régions centrales de la Chine à la même époque, car elles ont toujours un visage majestueux.

Parmi l’ensemble des statuettes bouddhistes de Dali trouvées, seulement deux d’entres elles portent une date précise. L’une est la statuette de Mahavairocana en bronze doré, laqué rouge, conservée au musée de Shanghai, datée de 1163 et provenant d’une collection privée française. En comparant cette statuette en bronze doré avec celle du Musée de Shanghai et du National Palace Museum, Gugong à Beijing, les visages, les gestes, les vêtements sont similaires. Il s’agit également d’une très rare œuvre bouddhiste du milieu de douzième siècle du royaume Dali.

  

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